précédent sommaire bas

suivant

IV. VILLES ET RÉALISATIONS ÉPARSES

 

Dans la variété des structures de reconstruction sociale, l'organisation que nous appellerons municipaliste, que nous pouvons aussi appeler communaliste, et qui plonge ses racines dans des traditions espagnoles demeurées vivantes, mérite une place à part. Elle se caractérise par le rôle éminent de la ville, de la commune, du municipe, c'est-à-dire par la prédominance de l'organisation locale, qui embrasse l'ensemble de la cité. Les autres institutions, même les plus modernes et qui, parce qu'elles sont les plus modernes, ne sont pas aussi profondément enracinées : syndicats, coopératives, communautés même - sont une partie de l'ensemble, sauf certaines collectivités, particulièrement aragonaises, mais ne sont pas l'ensemble, n'incarnent pas l'âme collective. C'est ce que nous voyons dans une petite ville industrielle comme Granollers, en Catalogne (18.000 habitants) ; dans un village important comme Binéfar, en Aragon, ou dans des capitales de province, plus peuplées mais proportionnellement moins industrialisées, comme Castellon de la Plana ou Alicante, dans le Levant. Même quand le Syndicat existe, et joue un rôle important, il ne dirige pas la totalité de la vie sociale, contrairement aux conceptions des théoriciens du syndicalisme.

Dans certains cas, comme à Fraga, comme à Rubi, l'organisation directe de la cité, embrassant le tout, se confond avec celle de la collectivité productrice, et l'on pourrait dire que les deux structures s'interpénètrent. Localement, l'autodétermination de l'ensemble s'est affirmée, et l'organisation de la ville confirmée, ce qui renforce sa personnalité devant l'Etat, ainsi que les libertés et la pratique de l'indépendance quant à la vie sociale.

précédent sommaire haut

suivant